M&T / Quel bilan faites-vous de la première édition du Tunisia MICE Day qui vient d’avoir lieu à Hammamet ? Le résultat est-il à la hauteur de vos attentes ?

Pour une structure qui vient de naitre comme le TCB, la tenue de cette journée, avec un salon (Tunisia MICE Market) et une soirée de gala (Tunisia MICE Awards), est en soi un résultat positif. On a pu créer un espace d’échange et de réseautage entre les professionnels tunisiens et aussi avec les invités européens. Nous avons accueilli quelque 250 personnes sur la matinée et autant pendant la soirée, ce qui est très satisfaisant pour un segment pointu comme le MICE. Cela nous autorise à être plus ambitieux pour la seconde édition en novembre 2024. Pour le TCB, cette journée se traduit par de nouvelles demandes d’adhésion ; notre objectif de dépasser les 40 adhérents semble réalisable avant la fin de cette année.

M&T / En quoi ce rendez-vous est-il important pour les professionnels Tunisiens du Secteur MICE ?

Grâce au Tunisia MICE Day, on parle beaucoup de MICE dans les medias tunisiens, une reconnaissance dont nos adhérents avaient besoin. La relance du MICE tunisien nécessitait un rassemblement du plus grand nombre de professionnels, ce qui a permis ce rendez-vous. Cette relance nécessitait aussi le soutien des grandes fédérations, des transporteurs aériens et de l’administration, qui ont été présents et même sponsors de l’évènement.

M&T / L’évènement s’est achevé par une cérémonie de remise d’Awards à 18 acteurs du MICE Tunisien. Quelle est la portée de ces Awards ?

Le MICE est un secteur très concurrentiel en Tunisie. En attendant d’avoir des labels de qualité pour les DMC et les hôtels MICE, ces Awards sont une indication pour les acheteurs, ils sont aussi un moyen de créer une saine émulation parmi les acteurs du MICE. Et comme vous avez pu le constater, cela se passe dans une ambiance très conviviale. Ces Awards sont aussi un moyen de motivation des équipes des hôtels et des DMCs, et on assiste depuis notre cérémonie des Awards à des cérémonies en interne dans les établissements primés.

 M&T / Le succès de cette 1ère  première édition signifie-t-il qu’une seconde édition est déjà actée pour 2024. Si oui, vous l’imaginer ancrée à Hammamet ou peut-elle se tenir ailleurs en Tunisie ?

Oui, on y pense, et Hammamet avec le Royal Azur est déjà un candidat sérieux puisqu’il nous a donné largement satisfaction, tant pour abriter le salon et la soirée des Awards que pour l’hébergement des invités tunisiens et étrangers. Mais cette question du lieu sera tranchée prochainement par le Comité de Direction.

 M&T / Quels enseignements tirez-vous de cette édition 2023 qui puissent donner davantage de visibilité internationale à cet évènement ? Prévoyez-vous notamment de renforcer la participation des agences évènementielles européennes, notamment françaises (ces dernières étaient étonnement absentes cette année) ? 

Nous voulions accueillir 25 agences européennes des principaux marchés à raison de 5 DMC par marché. Les Allemands, Suisses et Italiens ont répondu présents, pas les Français. Peut-être que nous n’étions pas assez convaincants. Nous comptons nous rattraper l’édition prochaine en doublant notre objectif, soit 50 DMC européens en plus des journalistes.

M&T / Un an après son lancement, le Tunisia Convention Bureau s’appuie sur 28 membres. C’est bien, mais il en faut davantage pour qu’il devienne le porte-parole du secteur MICE. Quels sont vos objectifs d’ici à deux ans ? Allez-vous l’ouvrir à d’autres acteurs ?

C’est une question qu’on se pose souvent au sein du Comité de Direction, et comme je l’ai mentionné plus haut nous sommes 28 membres et espérons de nombreuses adhésions avant la fin de cette année, y compris de la part de traiteurs et autres acteurs du MICE. Je pense que notre bilan a fini par vaincre le scepticisme (légitime) entourant les regroupements professionnels dont l’histoire est jalonnée d’échecs. À titre d’exemple, la dernière tentative de regroupement dans l’événementiel comprenait dès le départ une cinquantaine de membres, et n’a pas duré plus longtemps que son assemblée constitutive. Notre choix est d’aller doucement mais sûrement, en se donnant le temps de convaincre les DMC et les hôtels les plus représentatifs du MICE tunisien. Pour les DMC, par exemple, nous avons l’adhésion des leaders qui représentent à eux seuls quelque 70% du marché. On s’ouvrira un peu plus sur les jeunes DMC sans toutefois aller jusqu’à intégrer les sociétés de services. Nos membres DMCs doivent être des réceptifs (agences dites de catégorie A) et non de simples assembleurs de services ou des billettistes.

 M&T / Au moment où se déroulait le MICE Day, Transavia a lancé 2 vols hebdomadaires entre Paris et Tozeur. Une bonne nouvelle pour les professionnels du MICE ? 

Absolument, notamment pour les incentives. Le TCB travaillera avec ses membres pour le maintien de cette ligne et, pourquoi pas, le développement de ses fréquences.

M&T / Le nouveau Directeur de l’Office national du tourisme tunisien, Helmi Hassine, qui présidait la cérémonie de remise des Awards, a souligné l’importance qu’il entendait donner au secteur MICE dans les années à venir. Quelles doivent être pour vous les priorités pour l’Office ?

Helmi Hassine était jusque-là un haut cadre de Tunisair, qui plus est tourné vers le marketing puisqu’il dirigeait le marché italien. Son ADN est donc celui d’un manager multi produits, la classe Business étant importante dans le mix de produits de la compagnie. Or le MICE est la classe business du tourisme, sinon la first class. J’espère donc voir le MICE figurer parmi les priorités de l’ONTT.