La dernière note de conjoncture d’Atout France souligne la reprise de l’activité touristique en France au début de l’année 2022. Si l’on n’est pas encore revenu au niveau de 2019, on s’en rapproche au fil des mois. Reste à surveiller l’impact de la guerre en Ukraine qui fait flamber les prix des carburants.

L’optimisme est de rigueur pour le secteur touristique hexagonal si l’on se réfère à la nouvelle note de conjoncture que vient de publier Atout France. Dans un document très détaillé qui prend en compte le premier trimestre 2022, l’agence de développement touristique de la France relève une amélioration de l’activité touristique dans l’Hexagone qui progressivement se rapproche des niveaux enregistrés en 2019. En mars, les indicateurs de demande dans l’hôtellerie confirment le redressement avec un bon résultat par rapport à 2021 au niveau des taux d’occupation, des prix moyens et du RevPar. Les taux d’occupation de l’hôtellerie métropolitaine ont atteint 58,5 % en moyenne, avec une prime aux catégories économiques – 59,4 % en hausse de 20,6 % sur 2021 – alors que sur le segment haut de gamme, le taux d’occupation a plafonné à 55,9 %, mais en hausse de 45,1 % comparé à mars 2021. Les prix moyens affichent des niveaux supérieurs à ceux de mars 2019. Paris et l’Ile-de-France enregistrent toujours un déficit d’occupation plus fort qu’en région. En revanche, la faiblesse de la demande de l’hôtellerie en Ile-de-France hors Paris s’explique par un retour plus lent de la clientèle d’affaires. Ces « bons » chiffres doivent globalement être pondérés si on les compare à ceux de 2019, la baisse étant encore en mars de 6,1 % pour le segment économique et de 11,6 % pour le segment haut de gamme. A noter que les flux touristiques internationaux poursuivent la réduction des écarts avec l’avant crise puisqu’en février 2022, les recettes du tourisme international en France se sont contractées de 8,2 % par rapport à février 2019, après un recul de 17,3 % en janvier.

Enfin, alors que l’horizon s’éclaircit au fil des mois, le secteur du tourisme est confronté à de nouvelles incertitudes en raison de la guerre en Ukraine qui vient d’entrer dans son troisième mois. Outre les questions relatives aux enjeux de sécurité qui affectent certaines clientèles long courrier, l’envolée des prix du pétrole et du gaz impactent fortement le pouvoir d’achat des ménages et menace l’équilibre financier des entreprises du secteur. Atout France souligne que « les enjeux sur les prix et les coûts dans le contexte inflationniste qui émerge, renforcé par les difficultés de recrutement dans certaines filières touristiques, conduisent à surveiller les positionnements qualité-prix au moment où les destinations concurrentes (de la France, ndrl) rebondissent ». Et pourtant, il faut noter que les baromètres d’intentions de voyage restent très rassurants, notamment le désir de voyage des Européens qui reste au plus haut. Le redressement notamment des carnets de commande dans l’aérien, montre clairement cette tendance, bénéficiant tout particulièrement aux destinations du pourtour méditerranéen, notamment à l’Espagne.

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