M&T / Vous avez activement contribué à la naissance du Tunisia Convention Bureau en compagnie de nombreux professionnels Tunisiens du Mice. Quel va être son rôle, ses actions – particulièrement sur le marché français – ?

Le TCB vise à remettre la Tunisie sur le devant de la scène du Mice en France et ailleurs, à fédérer les efforts de promotion des acteurs Mice et notamment des agences spécialisées et des hôtels, et à donner plus de visibilité à l’offre de la destination avec un marketing et une communication dédiés. Parmi les actions projetées, on peut citer la création d’un site web qui servira de « Portail» pour nos partenaires étrangers, pour l’information sur la destination et les opérateurs. Le TCB sera aussi actif sur le volet salons et évènements à l’international, notamment à travers la commission mixte qu’il constituera avec l’Office du Tourisme (ONTT). Ces actions viseront en premier lieu nos principaux marchés dont la France. Le TCB prendra aussi l’initiative d’un Workshop Mice annuel auquel seront conviés nos partenaires, Français compris. Par ailleurs, le TCB vise à créer de l’émulation au sein du secteur Mice tunisien par l’instauration d’un prix annuel des meilleurs prestataires.

M&T / Les autorités tunisiennes sont-elles partie prenante dans ce Convention Bureau dont René Trabelsi, l’ancien Ministre du Tourisme, est le président d’honneur ? 

Oui, puisque le ministère du Tourisme et l’ONTT ont participé à la genèse du projet TCB et l’ont encouragé. La commission mixte TCB/ONTT s’inscrit dans la nouvelle approche PPP (partenariat public/privé) du Ministère. Quant à René Trabelsi, il est non seulement ancien ministre du Tourisme et du Transport mais aussi un professionnel reconnu dans ces deux domaines et il nous fait l’amitié d’accepter de nous consacrer de son temps et de nous faire profiter de son expérience. D’ailleurs il n’est pas le seul à le faire, d’autres hommes de grande expertise se joignent à nous comme Habib Ben Slama, ancien Directeur France de Tunisair.

M&T /La création de ce Convention Bureau signe-t-elle le grand retour du Mice en Tunisie ?

C’est le pari que nous faisons, rendre à la Tunisie une activité Mice digne de son potentiel. Cela ne se fera pas du jour au lendemain mais nous saurons être aussi patients que déterminés.

M&T / La reprise du tourisme de loisirs est bien là en Tunisie. En est-il de même pour le Mice, à la peine depuis de nombreuses années ?

Oui, même si pour le Mice, on ne peut pas parler d’effervescence mais de frémissement. Les membres du TCB ont constaté avec satisfaction l’augmentation cette année des demandes mais aussi des opérations concrétisées, tant en congrès qu’en incentives.

M&T / Comment le secteur Mice est-il sorti de la crise de la covid ? Quelle est la part des acteurs – hôteliers et DMC notamment – qui a réussi à passer le cap ?

Il faut avouer qu’il y a eu de la casse. Mais la bonne nouvelle, c’est que la plupart des agences réceptives ont tenu le choc et que les hôtels ont fait mieux : ils ont investi.

M&T/ Les infrastructures sont-elles à niveau pour accueillir les groupes ? Quelles sont les nouveautés dans le secteur de l’hôtellerie ?

Justement, la crise sanitaire a entrainé des fermetures qui ont été propices à des rénovations importantes. Tel a été le cas de beaucoup d’hôtels et centres de congrès comme le Royal Azur à Hammamet, le Radisson Blu Palace et l’Odyssée Resort à Djerba, et bien d’autres. On a aussi assisté ces derniers temps à des ouvertures comme le Mövenpick ou le Novotel du Lac à Tunis, en plus des Mövenpick de Gammarth et Sousse et du Novotel Tunis.

Dans le Sud en plus de l’Anantara à Tozeur qui est un établissement des plus luxueux, on assistera bientôt à l’ouverture d’un nouveau The Residence à Douz. Les capacités d’accueil pour les réunions sont en augmentation dans toutes les régions. 

M&T / Quel message souhaitez-vous délivrer aux organisateurs d’évènements – agences de tourisme d’affaires et PCR – pour les convaincre de revenir en Tunisie ?

Je leur dirai que la Tunisie leur a bien réussi avant, et qu’aujourd’hui elle a encore plus d’arguments pour le faire. Tant de choses à voir et à découvrir si près de l’Europe, ce n’est plus seulement un atout économique ou culturel : la proximité est aussi un impératif environnemental. Sur un autre plan, la gastronomie tunisienne, grâce à une nouvelle génération de chefs talentueux, vit un véritable essor qui me rend personnellement enthousiaste.

Directeur général de l’agence réceptive Terre d’ailleurs.