Play a cessé son activité fin septembre. Née en 2019 sur les cendres de Wow Air, la compagnie islandaise n’a pas su davantage convaincre que sa prédécesseure de la pertinence du modèle. Pas de quoi néanmoins remettre en question la viabilité du low-cost long-courrier. Si Norwegian a en effet supprimé ses dessertes transatlantiques début 2020, avant même la crise du Covid, la compagnie norvégienne Norse Atlantic Airways a repris le flambeau, pour l’instant avec des résultats plutôt encourageants. Et Icelandair est toujours d’attaque avec une offre semblable à celle de Play, soit la desserte de l’Islande et des vols entre l’Europe et l’Amérique du Nord avec un stop à Reykjavik.
Scandinavian Airlines (SAS) et Finnair ont rencontré d’autres obstacles ces dernières années, notamment sur la desserte de l’Asie. Surtout la compagnie finlandaise qui s’est positionnée comme la spécialiste de l’axe Europe-Asie, avantagée par la situation géographique d’Helsinki. Du fait de la guerre en Ukraine, elles doivent en effet contourner le ciel russe, la route du Nord étant la plus pénalisée, avec des vols rallongés de 3 heures en moyenne. Pas de quoi néanmoins les décourager. Cet été, Finnair desservait le Japon (Narita, Haneda, Osaka et Nagoya) à raison de 25 vols par semaine. Et ce mois de septembre, SAS inaugurait son premier vol direct Copenhague-Séoul, desserte assurée trois fois par semaine cet hiver, en A350.
Les deux transporteurs maintiennent dans le même temps leurs efforts pour développer leur offre long-courrier sur l’Amérique du Nord. Ainsi, Finnair reprend ses vols vers le Canada début mai prochain, avec l’ouverture de la liaison Helsinki-Toronto. SAS profite pour sa part de son rapprochement avec le groupe Air France-KLM (elle s’est adossée l’été 2024 au groupe franco-néerlandais, lequel devrait faire passer sa participation dans son capital de 19,9 % aujourd’hui à 60,5 % d’ici fin 2026).
Les compagnies française et néerlandaise apportent désormais leur code sur tous les vols transatlantiques sans escale opérés par le transporteur scandinave depuis Copenhague, Stockholm et Oslo (*). Et voyager sur ces vols permet également aux passagers d’acquérir des miles Flying Blue et des XP (Points d’Expérience). Ce code-share fait suite aux deux autres précédemment conclus, l’un réciproque sur le réseau européen depuis l’an dernier, un autre plus récent permettant à SAS d’apposer son code SK sur des vols long-courriers assurés par Air France et KLM au départ de Paris-CDG et Amsterdam-Schiphol.
SAS a également noué l’an dernier un accord de partage de code avec Virgin Atlantic, et rapproché les programmes de fidélité EuroBonus (SAS) et Flying Club (Virgin Atlantic). Le code SK est également apposé, depuis peu, aux vols de la compagnie britannique sur Le Cap, Johannesburg, Dubaï et Malé. La prochaine étape pourrait bien être l’entrée de SAS dans la co-entreprise sur les liaisons transatlantiques rassemblant Air France-KLM, Delta Air Lines et Virgin Atlantic.
Au bord de la faillite il y a trois ans, SAS témoigne aujourd’hui d’une surprenante ambition. L’été prochain, la compagnie scandinave table sur une capacité en hausse de 20% au départ de son hub de Copenhague. Et elle entend mieux l’alimenter depuis la France, avec notamment le lancement de liaisons sur Bordeaux et Marseille l’été prochain, auxquelles on peut ajouter le Luxembourg.
(*) Depuis Copenhague : Atlanta, Boston, Chicago, Los Angeles, Miami, New York-Newark, New York JFK, San Francisco, Seattle et Washington. Depuis Stockholm : New York-Newark et Miami. Depuis Oslo : New York-Newark, New York JFK.